Apprendre à dire NON
Puis-je dire non et comment ?
Ceux qui trouvent difficile de dire non donnent souvent les raisons suivantes :
- Je manque de confiance dans ma capacité de bien juger ce que je dois faire ou ne pas faire.
- Je suis inquiet de savoir si je suis aimé et j’ai peur de ce que les autres vont penser de moi si je dis non.
- Je n’ai qu’une vague idée des devoirs et des tâches que je peux accomplir.
- J’ai le cœur tendre et me sens coupable quand je refuse d’aider les autres.
- Je me sens inférieur aux autres et je les vois comme ayant autorité sur moi.
Quelle que soit la raison, si vous trouvez difficile de dire “non”, essayez la stratégie suivante :
- Anticipez les occasions où quelqu’un peut vous demander une chose inacceptable.
- Répétez vos réponses en privé. Cherchez 3 ou 4 phrases prêtes à utiliser, par exemple : “- je regrette de devoir dire non à cette demande maintenant”. Il faut bien répéter ces phrases en les disant à haute voix.
- Ne fabriquez pas d’excuses quand vous dites non. Si vous avez une bonne raison et vous désirez la donner, vous le pouvez. Soyez bref. Ce n’est pas nécessaire de donner une raison.
- Dès que vous avez dit non, cramponnez-vous ! Si vous vacillez, l’autre va bientôt apprendre que cela vaut la peine d’essayer de vous faire changer d’avis.
- Quand vous avez dit non, ne vous laissez pas aller à un sentiment de culpabilité.
Raisons et stratégies :(Tiré d’une formation sur le stress de Clive le 7 mai 2005)
Le 5 mars 2018
J’aime les explications qui sont données ici sur nos difficultés à dire “NON”. Elles sont vraies. Peut-être notre amour pour le prochain nous pousse-t-il à ne pas dire NON quand il a besoin de nous ? Notre conscience nous titillerait-elle ?
Alors, nous nous justifions parfois du NON, du refus : cela peut être de l’irresponsabilité en laissant le prochain dans la difficulté, du manque de confiance dans notre capacité à l’aider, ou de notre indifférence, ou manque d’engagement, peur que cela nous prenne trop de temps, peur que la personne aidée devienne trop envahissante, peur d’aimer tout simplement. Dans le Sermon sur la montagne (Matthieu chapitre 5), le Seigneur Jésus enseigne au contraire à ne pas dire non, mais OUI malgré les contraintes que nous pouvons rencontrer.
Le OUI est le symbole de l’amour du prochain ; le NON peut être celui de l’indifférent, de l’égoïste, de l’irresponsable. En fait, c’est moi…
Le 26 février 2018
Je connais une formation intitulée “Aimer sans regret” (www.eff-international.fr) pour aider les jeunes à résister à l’envie de s’engager dans une activité sexuelle prématurée.
On leur apprend notamment à faire face en trois étapes à une pression négative de la part des pairs :
ENONCEZ : Dites « non » à une proposition et expliquez pourquoi.
VENDEZ : Proposez un plan d’action alternatif.
AGISSEZ : Tenez-vous au plan alternatif et laissez la possibilité à l’autre de vous suivre.
A 16 ans, ma fille souffrait de la pression que lui mettait son copain. Je l’entendais pleurer dans sa chambre le soir. Quand elle m’en a enfin parlé, nous avons travaillé ensemble sur une semaine, avec les bases de cette formation. Ça lui a donné la force de se faire respecter. Curieusement, son copain a cessé d’insister et ils ont retrouvé le plaisir de faire des choses ensemble et avec leur groupe d’amis.
Le 26 février 2018
Invitée chez une amie à prendre le thé, nous avons été interrompues par son jeune fils qui voulait aller seul au centre commercial :
– C’est non.
– Allez maman, s’il te plait.
– C’est non.
– Allez maman, s’il te plait.
– C’est non.
Je n’en revenais pas. La maman a dit 11 fois non avant que son fils ne renonce, sans qu’aucun argument n’ait été avancé ni d’un côté ni de l’autre !!! Elle est juste rentrée dans un pénible bras de fer avec son fils. J’imagine que si je n’avais pas été là, elle aurait fini par céder, prouvant à son fils que ça valait la peine d’insister.
Le 26 février 2018
Ma coquine de fille est venue un jour me demander l’autorisation de faire un truc nouveau. Je n’y avais jamais pensé. J’ai dit : “Je ne sais pas. Demande à Papa.
– Mais il a dit non !
– Eh bien alors, pourquoi tu me demandes ????”
En grandissant, quand elle essuyait un refus de son père, elle venait m’en parler et je l’encourageais à m’expliquer, à argumenter et, si j’étais d’accord, à retourner vers son père pour négocier. Armée de ses arguments et de l’accord de maman, elle n’a pas toujours eu gain de cause auprès de son père. Mais elle a appris à défendre son point de vue et à accepter qu’on lui dise non.
Les enfants savent très bien jouer de ces différences d’opinion des parents. Pour que l’autorité soit sainement exercée, il est primordial que les parents soient solidaires et cohérents, quitte à en discuter en privé.