Devenir "Free-lance"
Dans la communication, les travailleurs indépendants sont nombreux. Par définition, le free-lance (travailleur solo, travailleur indépendant) est un prestataire qui réalise des travaux pour un client. Il trouve ses missions seul ou par le biais d’agences.Baisse des salaires, nécessité de choisir ses travaux pour évoluer plus rapidement, impossibilité de trouver l’emploi idéal, de multiples raisons plaident en faveur de l’aventure solo…Mais quels sont réellement les avantages et les inconvénients du travail indépendant ?
Une décision difficile
Travailler à la mission, avec un tarif horaire supérieur à celui d’un salarié est tentant. C’est la principale motivation des aspirants au free-lance. Si beaucoup de professionnels choisissent le free-lance, c’est également pour pallier au manque d’emplois dans certains secteurs (rédaction, illustration, stylisme etc.).
S’installer comme free-lance est une décision difficile à prendre pour plusieurs raisons :
- Peur d’abandonner un salaire régulier
- Crainte de ne pas trouver de clients
- Angoisse des périodes de “creux”
Conserver un temps partiel “alimentaire” est souvent envisagé. Cela peut parfois freiner l’activité principale du free-lance (difficultés de concentration, personne non perçue comme un professionnel etc.).
Le free-lance est bénéfique pour les carrières des créatifs frustrés par le manque d’initiative dans les réalisations demandées (ex : exécution graphique sans création artistique, cahiers des charges très contraignants…).
Des motifs valables et une estimation des gains
La régularité des missions ne peut s’acquérir qu’avec le temps et la notoriété. Le bouche à oreille, arme incontestable du free-lance, peut être long à émerger. Il faut donc avoir de bonnes raisons de s’établir comme free-lance :
- Carrière stagnante
- Nombreuses autres voies d’évolution déjà exploitées
- Type de travail s’effectuant principalement par ce biais
- Volonté de travailler pour soi
- Caractère d’entrepreneur
Vos raisons d’opter pour le travail free-lance peuvent être des gains:
- De temps (télétravail, moins de déplacement)
- D’argent
- D’évolution
- D’enrichissement personnel
Des compétences à toutes épreuves
Il est prudent de faire ses armes comme salarié avant de se lancer. Lorsque ses compétences sont reconnues par ses supérieurs le moment est propice à l’installation… Dans tous les cas il faut :
- Etre compétent
- Prospecter
- Refuser certaines commandes au profit d’autres plus “rentables”
- Se fixer une ligne de conduite (éviter d’accepter des missions différentes de sa fonction)
- S’accrocher
- Alimenter son réseau de connaissances
Avantages du travail en free-lance
- Choisir ses missions
- Organiser son temps
- Orienter sa carrière
- Dégager du temps pour sa famille
Inconvénients du travail en free-lance
- Impossibilité de savoir à l’avance quel sera son salaire
- Difficulté pour obtenir des crédits
- Confrontation à de mauvais payeurs
- Responsabilité engagée à 100 % sur les travaux réalisés
Construire pour l’avenir
Si les commandes ponctuelles alimentent le quotidien, les engagements durables favorisent une stabilité et un confort contrastant souvent avec la précarité du début d’installation.
Le free-lance a la satisfaction d’un travail réalisé seul (de la prospection à la livraison) et apprend à optimiser son relationnel. Le travail solo est une aventure motivante par les surprises qu’elle réserve.
Le 10 juillet 2007
Après une création d’agence de communication à l’âge de 24 ans, j’ai décidé de redevenir salariée pour obtenir une plus grande stabilité financière. Après quelques années de salariat (pendant lesquelles j’ai toujours conservé un statut d’artiste-auteur à la Maison des Artistes de Paris), j’ai opté pour une installation en free-lance. Ce statut me permet d’avoir moins de contraintes qu’en étant « chef d’entreprise » et de conserver une optique relationnelle intéressante.
Dans les années 90 de nombreux jeunes se sont formés au graphisme et à la conception ce qui a fait chuter les salaires de ces métiers (exception faite des grandes agences de publicité). J’ai alors ressenti le besoin de me spécialiser davantage. Appliquer mes connaissances en conception, rédaction et communication dans le milieu chrétien me tenait particulièrement à cœur. J’ai donc repris un cursus universitaire en théologie à l’âge de 27 ans.
Actuellement 80 % de mes clients sont des associations ou des entreprises chrétiennes. Je ne regrette pas ce choix difficile qui a suscité quelques inquiétudes dans l’entourage familial… A l’heure actuelle je ne travaille pas tous les jours. Les missions restent irrégulières mais correspondent toutes à mes convictions. Je préfère travailler moins mais mieux.
Cette forme de travail est pour moi une véritable alternative au salariat. Il y a de nombreuses contraintes mais aussi quelques avantages. Je peux, par exemple, prendre plusieurs commandes sur Paris et les réaliser depuis la Picardie grâce à Internet et au télétravail qui se développe de plus en plus. Je limite aussi mes déplacements quotidiens. J’ai plus de temps pour m’occuper de ma famille. Il m’arrive de m’investir dans des missions difficiles et moins bien payées pour aider, par exemple, une personne talentueuse à se faire connaître. L’humain prend souvent le dessus même si les relations doivent rester cadrées et professionnelles (travail bien défini, heures de travail précisément comptabilisées, acompte toujours demandé etc.). Ce qui me plait particulièrement dans le travail free-lance c’est la possibilité quasi illimitée d’étendre mes connaissances et mes relations. Je suis aussi récompensée lorsque qu’un futur client m’appelle par bouche-à-oreille en me disant qu’il a vu mon travail ou qu’il a entendu parler de moi et qu’il souhaite collaborer. Le free-lance est un moyen de travailler au jour le jour en construisant pour l’avenir !
Céline Baron