Rôle du médecin du travail
Le rôle du médecin du travail est préventif.
Il est ainsi défini par le code du travail dans l’article L.4622-3 :
son rôle exclusivement préventif consiste à éviter toute altération de la santé des travailleurs du fait de leur travail, notamment en surveillant les conditions d’hygiène du travail, les risques de contagion et l’état de santé des travailleurs.
Activité au cabinet médical :
Au cours des visites médicales, le médecin du travail effectue un bilan clinique, accompagné si nécessaire d’examens complémentaires. Ce bilan a pour but de vérifier d’abord si le poste proposé est compatible avec votre état de santé ou si des aménagements sont nécessaires.
Le médecin du travail a un rôle de prévention des maladies professionnelles et des accidents du travail et va vous donner des conseils en rapport directement avec votre poste de travail : comment éviter le mal de dos ou comment se protéger du bruit ou des substances chimiques dangereuses utilisées au travail par exemple. Lors de ce bilan, certaines pathologies qui ne sont pas directement en relation avec le travail, peuvent être dépistées et nécessiter une orientation vers votre médecin traitant ou vers un spécialiste.
Le médecin du travail pourra également vous donner des conseils concernant votre santé : alimentation, comment arrêter de fumer…
Le médecin du travail, comme tout médecin, est lié au secret médical et ne donne à l’entreprise qu’une conclusion d’aptitude. L’employeur n’a aucun accès à votre dossier médical, ni aux informations qu’il contient.
Activité en entreprise et sur les lieux de travail :
Le médecin du travail occupe un tiers de son temps à cette activité.
Il visite les locaux de travail.
Il étudie les différents postes de travail. Il peut proposer des adaptations de postes dans certaines situations (travailleurs handicapés, femmes enceintes…).
Il identifie et évalue les risques professionnels, ce qui est nécessaire pour la surveillance médicale à appliquer et permet également de conseiller les employeurs.
Le médecin du travail effectue ou fait effectuer des mesures : éclairage, bruit, température, polluants…
Il donne son avis sur l’hygiène, la sécurité et les conditions de travail dans l’entreprise et participe aux réunions de CHSCT.
Il participe à la formation et à l’information des salariés. Il est également le conseiller de l’employeur dans ces différents domaines.
Sa neutralité lui permet d’être un intermédiaire précieux entre le salarié et l’entreprise pour aider à trouver des solutions face aux problèmes physiques, ergonomiques, psychologiques, moraux qui peuvent se poser.
Le 20 février 2006
Mon mari et moi avons eu, chacun une fois, à faire avec le médecin du travail pour des cas autres que la visite obligatoire annuelle… Et nous avons pu, tous deux, apprécier tant son écoute que son zèle à répondre à notre souci.
* Mon époux est travailleur handicapé (polio) et dans son usine, où il était dessinateur industriel, il fut transféré, un jour, dans un autre service : le service qualité. Ce nouveau poste, qui lui avait été dévolu à la place d’un licenciement économique, lui plaisait beaucoup, mais le fatiguait beaucoup, à cause de son handicap. En effet, si le premier poste était essentiellement un travail assis, le second exigeait qu’il se déplace dans toute l’usine : il supervisait les produits depuis les chaînes jusqu’à l’envoi… L’appui du médecin du travail lui a permis de réintégrer son premier poste, au bout de 2 ans… Même s’il était très apprécié dans ce service qualité.
De plus, les places « handicapés » étaient loin de la sortie, lui causant parfois des chutes, en hiver, sur le parking glacé… Une action avec le médecin du travail a permis d’obtenir que les places tout près de l’entrée, jusqu’alors réservées aux "chefs", deviennent places pour handicapés…
* Quant à moi, je travaille dans un petit commerce dont le seul moyen de chauffage, en hiver, était un appareil au kerdane (ou pétrole lampant), qui, comme nous sommes tous censés le savoir, diffuse un gaz terriblement toxique, mais inodore, donc très insidieux, le monoxyde de carbone. Et durant plusieurs mois, mon médecin me soigna pour une migraine qui ne passait pas… Finalement, il me demanda avec quoi mon patron me chauffait… Quand il entendit ma réponse, il m’envoya illico-presto vers le médecin du travail. Son intervention convainquit, bon gré mal gré, mon employeur d’investir dans un autre moyen de chauffage. Le médecin du travail représente l’autorité et il possède des moyens d’intervention, voire de pression que même "ma grève du chaud" n’avait pu égaler !