Souffrances au travail
L’ambiance dans votre travail est devenue insupportable ? Peut-être pouvez-vous contribuer à améliorer la situation (voir Ambiance de travail (mauvaise)).
Si vous-même ne pouvez rien y changer, trois attitudes sont possibles :
- rester et supporter (le risque est de vous épuiser)
- rester et vous battre
- quitter l’établissement.
A qui vous adresser ?
Votre direction.
Vous pouvez l’alerter soit de manière officieuse, soit “officiellement” par lettre recommandée, de façon à “garder une trace”.
Si vous le faites par e-mails, imprimez-les et demandez des accusés de lecture.
Votre inspection du travail.
Vos délégués syndicaux sont dans l’obligation de vous en donner les coordonnées.
Votre médecin référent ou votre médecin du travail
L’assistante sociale de l’entreprise.
Tenue au secret professionnel, elle pourrait vous accompagner moralement et dans vos démarches ultérieures.
Les syndicats,
notamment si vous êtes syndiqué.
Le CHSCT
(Comité d’Hygiène, de Sécurité et des Conditions de Travail) présent dans les établissements d’au moins 50 salariés.
Un avocat.
Les Comités d’Entreprises peuvent disposer d’une caisse pour vous aider financièrement.
Dans les cas les plus graves, vous pouvez porter plainte
Préparez-vous en constituant un dossier, en tenant un journal de bord quotidien de vos activités dans l’entreprise, des éventuelles brimades. Puis allez porter plainte au commissariat dont dépend géographiquement votre entreprise.
Si vous ne souhaitez pas porter plainte, relatez au moins les faits dans une main courante (simple document avec un n° d’enregistrement). Personne ne sera avisé de votre démarche si vous ne le souhaitez pas. Toutefois une main courante peut toujours être utile ultérieurement dans le cadre d’une procédure de licenciement.
Vous envisagez de quitter l’établissement
Trois voies sont possibles : vous faire licencier en négociant votre départ, rompre à l’amiable ou démissionner.
A savoir : un arrêt de travail prolongé peut déclencher chez les employeurs une procédure de licenciement dans le cadre de laquelle vous pouvez négocier financièrement votre départ et qui peut vous donner droit aux Assedic (sauf pour faute lourde avérée).
La rupture conventionnelle (rupture amiable d’un CDI) simplifie les démarches à condition que les deux parties soient d’accord.
Ne démissionnez pas sur un “coup de tête”. La démission est un acte unilatéral grave par ses conséquences et la volonté exprimée doit être claire et non équivoque (par lettre recommandée).
Le préavis dépend du contrat de travail et varie entre 1 mois (pour les salariés) et 3 mois (pour les cadres). Si vous bénéficiez d’un arrêt de maladie pendant ce préavis, son échéance ne se trouve pas reportée pour autant. Si l’arrêt maladie couvre la totalité de la durée du préavis, vous n’êtes pas tenu de retourner travailler. En revanche, si vous prenez des congés, le préavis est suspendu, sauf accord amiable avec l’employeur. Vous pouvez également négocier avec votre employeur d’être totalement dispensé d’effectuer ce préavis.
Vous pouvez éventuellement étudier (avant le départ) la possibilité d’une requalification d’une démission en licenciement.
On peut la demander à condition d’établir que cette démission est la conséquence des pressions exercées par l’employeur ou qu’elle résulte d’une situation de travail devenue intolérable dont l’employeur était averti. Cette requalification emporte les mêmes conséquences qu’un licenciement sans cause réelle et sérieuse.
Ces démarches sont éprouvantes mais importantes. Un suivi par un psychologue pourrait vous aider à affronter cette période difficile.
Le 16 octobre 2008
Je viens d’arrêter mon travail de Secrétaire d’association en recourant à "la rupture conventionnelle de CDI". C’est une nouvelle mesure sortie en Juin 2008, qui permet de rompre le contrat, avec un accord entre le salarié et l’employeur. C’est moins lourd qu’un licenciement économique pour l’entreprise, et cela ouvre les droits aux ASSEDIC pour l’employé + prime de licenciement.
Cela m’a aidée personnellement, suite à des difficultés relationnelles dues à des restructurations autoritaires et fantaisistes et cela me permettait de ne pas avoir à donner ma démission et du coup perdre tous mes droits. Et cela permet aussi à l’employeur de ne pas bloquer le poste pendant 2 ans suite au licenciement économique.